« Dans un contexte de progression rapide de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en France, et suite aux annonces ministérielles, le CRIEL Normandie Lait et le Cilouest souhaitent relayer auprès de chacun d’entre vous le courrier du collège producteurs de l’interprofession laitière.
Dans une zone où la densité d’élevages bovins est très importante, le CRIEL Normandie Lait et le Cilouest appellent à la vigilance et à la responsabilité de chacun dans l’adaptation des mesures de biosécurité et de surveillance, afin de protéger les troupeaux et préserver la production laitière régionale. »
Le Président du Cilouest Pascal CLEMENT & Le Président du CRIEL Normandie Lait Guillaume MIGAULT
Le collège des producteurs de l’interprofession laitière souhaite attirer votre attention sur la progression de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) sur le territoire français. Cette maladie, principalement transmise par piqûres d’insectes hématophages (stomoxes ou taons – mouches piqueuses), circule en France depuis le mois de juin 2025.
Il est important de ne pas céder à la psychose et de mettre tout en oeuvre afin de limiter la diffusion du virus et de préserver la santé des troupeaux, il est essentiel de rester vigilant face aux symptômes évocateurs :
• Fièvre élevée (jusqu’à 41°C) ;
• Abattement, anorexie ;
• Chute de la production laitière ;
• Hypertrophie des ganglions lymphatiques ;
• Apparition de nodules sur la peau, les muqueuses et les organes internes.
La survenue de ces symptômes doit conduire à isoler immédiatement les animaux suspectés et à alerter dans les plus brefs délais le vétérinaire sanitaire. Celui-ci est habilité à déclarer la suspicion aux autorités et à réaliser les prélèvements nécessaires.
En complément de la vaccination qui est obligatoire et intégralement prise en charge par l’Etat dans les zones réglementées (50 km autour du foyer), il est impératif d’appliquer strictement les mesures suivantes:
1. Pour les zones concernées, respect des consignes de ne pas déplacer les animaux (quelque mouvement que ce soit) jusqu’à nouvel ordre : ne prenez pas le risque de contaminer les animaux, y compris les vôtres en les déplaçant ;
2. Surveillance sanitaire quotidienne du cheptel ;
3. Mesures de biosécurité : désinfection systématique des bottes lors des entrées et sorties d’exploitation, limitation des interventions extérieures au strict minimum, utilisation de matériel à usage unique, port de vêtements propres, gestion rigoureuse des déchets et maintien de la propreté autour des bâtiments pour limiter les gîtes larvaires, traitements raisonnés contre les insectes vecteurs.
Ces mesures concernent l’ensemble des acteurs de la filière et doivent être respectées scrupuleusement pour endiguer la progression de la DNC. Le collège producteurs reste mobilisé auprès des éleveurs et vous invite à rester vigilants.
Le collège producteurs demande l’approfondissement des études épidémiologiques, ainsi que des tests et analyses pour l’amélioration des connaissances dans le but de préserver au mieux l’élevage national face à ces maladies à répétition.
Vous trouverez à ces liens, une fiche d’information destinée aux éleveurs avec une proposition plus synthétique ainsi qu‘une fiche présentant les effets secondaires de la vaccination.
Protéger les ruchers en période de lutte contre les stomoxes et taons
La lutte contre les insectes vecteurs est une mesure de gestion permettant de limiter la diffusion du virus entre les élevages bovins. Les mesures de désinsectisation concernent plusieurs points sensibles : les bovins eux-mêmes, les effluents (qui peuvent héberger des larves) et les véhicules de transport. Les traitements insecticides nécessaires en élevage présentent un risque pour les colonies d’abeilles situées à proximité. Un document « Protéger les ruchers en période de lutte contre les stomoxes et taons » a donc été édité avec des recommandations.
Filière équine : une vigilance nécessaire
Bien que les chevaux ne soient pas sensibles au virus de la DNC, ils attirent ces insectes piqueurs, au même titre que les bovins, buffles et zébus. Leur présence à proximité des élevages bovins peut donc favoriser une augmentation de la densité de vecteurs, et par conséquent, accroître le risque de transmission du virus aux bovins. Par ailleurs, en raison de leurs déplacements fréquents, les équidés peuvent constituer un vecteur passif de diffusion de ces insectes piqueurs d’une zone à l’autre et contribuer à l’extension géographique du risque sanitaire. Une fiche de recommandations détaillée à destination des détenteurs d’équidés est disponible