Le jeudi 2 octobre, le réseau FNSEA des Pays de la Loire accueillait Christophe Chambon, éleveur laitier dans le Doubs et secrétaire général adjoint national. L’occasion de revenir sur le travail syndical de ces derniers mois, les acquis obtenus et le renouvellement syndical de cet hiver.
Défendre son métier, c’est s’engager. Et le premier acte d’engament, c’est d’adhérer à la FNSEA. Un syndicat dans lequel la parole est d’abord aux agriculteurs. La force de la FNSEA, de son influence, de sa capacité à prendre des positions en tenant compte de toutes les filières et de tous les types d’exploitation, c’est son réseau de terrain, son maillage territorial et avant tout le travail local qui la lui fournit.
Renouvellement syndical en 2026
Du niveau de la commune au niveau national, les élections au sein de la FNSEA vont se dérouler tout l’hiver, jusqu’au congrès de la FNSEA, en mars, à Caen. Dans une société où l’engagement individuel est moindre ou sur des projets plus courts, les élus de tous les départements ont rappelé que « l’union fait la force ». C’est la somme des engagements individuels, chacun à son niveau, dans la mesure de ses moyens, la capacité individuelle à argumenter ses idées, à convaincre qui fait la force du collectif.
Lors des élections tous les trois ans, les agriculteurs choisissent, par leur vote, ceux d’entre eux qui vont représenter leurs territoires, de la commune au national ou par les productions, au travers des sections et des associations spécialisées de la FNSEA (Fédération nationale des Producteurs de Lait, Fédération nationale porcine, Fédération nationale bovine, Fédération nationale des producteurs de semences, Association générale des producteurs de blé…). Chacun peut trouver sa place en fonction des sujets qui l’intéressent et qu’il souhaite porter au nom du collectif.
Des acquis… nombreux et devenus invisibles !
La tournée régionale a été l’occasion pour Christophe Chambon de remettre en lumière les acquis syndicaux obtenus depuis les actions de l’hiver 2023- 2024. Ils sont nombreux, et chaque agriculteur a pu bénéficier de plusieurs de ces acquis syndicaux sans forcément le mesurer dans son quotidien. Pourtant, ce sont plusieurs milliers d’euros de gagnés dans les entreprises agricoles.
Mesures | Ce qui était prévu | Ce qui est obtenu | Economie réalisée |
GNR | Hausse TICPE +2,85 €/hl soit 6,71€/hl | Maintien d’une taxe réduite à 3,86 €/hl | Exemple pour une moissonneuse à 170 hl/an = 484,5 € |
Crédit d’impôts HVE et congés remplacement | Limité dans le temps Fin prévue en 2022 | Prorogé pour 2025. Prorogé jusqu’au 31/12/27 avec un taux de 80 % en cas de maladie, formation, accident du travail. | Pour 10 jours de remplacement = 1 418 € de crédit d’impôt pour 1 772 € de dépenses retenues. |
Epargne de précaution | Exonération de 30 % de la somme réemployéeen cas de crise (climatique, sanitaire, économique). Plafond d’exonération fixé à 50 000 € par an (multipliable jusqu’à quatre associés Gaec/EARL). | Un agriculteur sort 30 000 € de sa provision après une sécheresse : Avant : 30 000 € intégralement imposés. Maintenant : seulement 2 100 € imposés 1 800 €d’impôts économisés. | |
Elevage | Toute hausse de valeur du cheptel majorait le revenu imposable | Une provision spécifique existe : possibilité de déduire jusqu’à 15 000 €/a /associé (jusqu’à quatre en Gaec ou en EARL). Exonération définitive si au bout de 6 ans, le cheptel a effectivement augmenté en nombre ou en valeur. | Situation : cheptel de 100 vaches, hausse de valeur de +50 000 € en 2025. Application : provision de 15 000 € déduite du résultat. 9 000 € d’économie (≈ 3 000 € d’impôt + 6 000 € de cotisations MSA). Si en 2031 le cheptel atteint 110 vaches, la provision est définitivement exonérée. |
Actualité syndicale brûlante !
La tournée régionale permet aussi de faire un point sur les dossiers d’actualité et de les remettre en perspective.
Les grandes cultures subissent une crise importante. L’offre de marché est forte car la récolte mondiale est bonne. L’AGPB demande d’activer toutes les mesures possibles pour soulager les agriculteurs et les trésoreries.
Les problématiques sanitaires en élevage bovins ont également été au cœur des échanges. Le Grand Est a vacciné 90 % de son troupeau FCO. Le Grand Ouest beaucoup moins ou de manière tardive, ce qui entraîne des conséquences dans les troupeaux qui coûtent beaucoup plus cher que le vaccin. Christophe Chambon a rappelé les aides pour la prise en charge du vaccin FCO3 et les pertes subies l’an passé. Cependant, en région, la Sarthe a subi de lourdes pertes début 2025 après la période de reconnaissance par l’État pour bénéficier des aides.
La DNC inquiète aussi les éleveurs. Vacciner les animaux dans toute la France n’est pas possible pour conserver le statut « indemne », explique Christophe Chambon. Le vaccin est un vaccin vivant et donc pour 14 mois, toute exportation est impossible. La politique choisie a été basée sur : l’interdiction de mouvement des animaux après la déclaration d’un cas par l’établissement d’un zonage, la vaccination, l’abattage des animaux du lieu où le foyer a été déclaré. « Si le laisser faire avait été la règle, on estime au bas mot, sur la 1ère zone, avant la déclaration du cas du Rhône, que 3 % des animaux seraient morts de la maladie soit 8 400 animaux. Avec la stratégie mise en place, 1 748 animaux ont été abattus », détaille le secrétaire général adjoint de la FNSEA.
Enfin, la politique de l’eau a également alimenté les débats de cette tournée régionale. Qualité de l’eau, gestion quantitative, et stratégie pour expliquer les problématiques agricoles aux élus de territoires qui reçoivent des dossiers d’une complexité immense, sont au cœur des réflexions du syndicat et des Chambres d’agriculture membres des comités de bassins.

