La journée régionale veau de boucherie s’est tenue en Mayenne mardi 9 décembre. L’occasion entre autres de faire un point conjoncturel. Les Pays de la Loire sont la première région productrice.
Le Relais, à Saint-Quentinles-Anges, a accueilli la journée régionale veau de boucherie, mardi 9 décembre. Organisée par la FRSEA et la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, elle a rassemblé une vingtaine d’éleveurs ligériens. Laurent Boisset, président de la section veau de la FNB (Fédération nationale bovine), a débuté la matinée par une présentation de la conjoncture et des travaux nationaux en cours. « Puisque la production baisse fortement, les cotations sont très nettement au-dessus de celles des autres années », a-t-il débuté. Concernant l’abattage, les chiffres n’en finissent plus de chuter : « On ne sait pas où ça va finir, mais ça va faire mal… Normalement, le mois de septembre est celui où on abat. Là, la tonne équivalent carcasse de septembre 2025 est à – 12 % par rapport à 2024, – 14 % par rapport à 2023. » La cotation du veau de 45-50 kg était très haute de juillet à octobre dernier, « et la DNC a provoqué une chute en octobre.
Malgré le malheur des uns, des acteurs de la filière finissent d’appuyer sur la tête des autres. Voilà la perversité du monde économique actuel », regrette Laurent Boisset. Côté naissances, la tendance est à la baisse et va le rester. A noter également que de janvier à septembre, 247 000 veaux ont été exportés (+ 2% par rapport à 2024), dont 221 000 en Espagne et 22 000 en Italie. Face à la baisse de ses moyens, la FNB serre la vis sur la communication. « On préfère flécher l’argent sur la recherche et le développement », précise Laurent Boisset. Un co-financement de 80 % de l’échelon européen a cependant été obtenu grâce à la volonté affichée par la FNB de mettre en avant l’économie circulaire de la production de veaux. Enfin, au sujet du bien-être animal, la position de la FNB est de dire : « Tout va bien en l’état actuel, on ne touche à rien », souligne Laurent Boisset.
Visite d’une exploitation
Après la présentation de l’étude prospective « Où va le veau ? » menée par l’Idele, et les résultats du réseau Inosys par la Chambre d’agriculture, l’après-midi a été consacré à la découverte de l’exploitation de Jérôme Dutertre, à Bouchamps-lès-Craon, qui produit des veaux en partenariat avec Denkavit. Cette exploitation se distingue par son utilisation d’un système d’alimentation innovant basé sur le lactosérum liquide. Contrairement à la poudre de lait traditionnellement employée, le lactosérum est livré directement par une laiterie et entreposé sur place. Actuellement, cette méthode reste peu répandue en France avec seulement 15 élevages concernés, tandis qu’elle est largement utilisée par les éleveurs travaillant avec Denkavit aux Pays-Bas. L’intérêt principal réside dans la réduction de la consommation énergétique, l’étape de déshydratation pour produire la poudre de lait étant supprimée. En contrepartie, l’éleveur doit adapter ses installations de stockage pour accueillir le lactosérum et les matières grasses. Denkavit affiche son ambition de déployer cette solution en France dans les prochaines années.
