Jeudi et vendredi, les syndicats FDSEA53 et JA 53 ont mené des actions de stickage dans plusieurs enseignes LIDL de la Mayenne pour dénoncer les prix du lait non rémunérateurs et le redémarrage d’une guerre des prix sur le lait.
À l’heure où la souveraineté alimentaire française est plus que jamais au cœur des débats, certains distributeurs semblent n’avoir tiré aucune leçon du passé. FDSEA53 et JA53 avaient pourtant prévenu : pas question de revenir en arrière sur la valeur du lait et le revenu des producteurs. Mais voilà que Lidl, profite des négociations sur les MDD pour relancer la guerre des prix sur la brique de lait demi-écrémé. 0,92€, le prix de la brique constaté chez Lidl et encore moins annoncé dans les prochains jours ! Nous croyant trop occupés par les discussions autour de l’actualité parlementaire, voilà le triste spectacle offert dans les rayons, alors que nous avions arraché de hautes luttes le seuil symbolique de 1 €.
À chaque centime perdu sur une brique de lait, c’est le revenu de toute une filière qui trinque. On nous parle de contrats tripartites, de garanties, de dialogue… Mais la réalité, c’est que derrière les vitrines, les négociations sont féroces et feront inexorablement baisser la rémunération des producteurs. Lidl nous assure – mais ne nous rassure pas – que le prix payé aux éleveurs n’est pas (encore) touché, mais nous savons tous comment se terminent ces histoires : toujours sur le dos des producteurs, toujours au détriment de la valeur de notre travail.
Nous avons mené des années de combat pour sanctuariser la matière première agricole, pour obtenir des avancées sur la juste rémunération. Ce n’est pas pour voir tout s’effondrer dans une course au prix le plus bas, au mépris du bon sens et de la survie de nos exploitations de toute la filière lait. Les charges sur les fermes, elles, ne baissent pas !
Notre souveraineté alimentaire se joue maintenant. C’est maintenant qu’il faut dire NON à la destruction de valeur, NON à la guerre des prix, NON à la baisse des prix payés aux producteurs. Surtout quand partout en Europe le prix du lait progresse !






