Vendredi 12 septembre, nous avons rencontré l’eurodéputée Valérie Hayer aux côtés des JA 53 et de la Chambre d’agriculture. Cette rencontre a été l’occasion d’aborder plusieurs dossiers majeurs pour l’avenir de nos exploitations : le Mercosur, les relations commerciales avec la Chine, la réforme de la PAC et la concurrence de l’Ukraine.
Mercosur : une position à clarifier
Dès le début de l’échange, notre président Florent Renaudier a interpellé Valérie Hayer : « Nous avons le sentiment que votre position n’est pas très tranchée concernant le Mercosur ». L’eurodéputée a répondu que la position de la France restait « clairement non en l’état », tout en précisant attendre la rédaction d’une clause de sauvegarde au niveau européen. Pour elle, l’essentiel sera de renforcer les clauses miroirs et les contrôles phytosanitaires face aux importations étrangères.
La filière porcine frappée par le « dumping » chinois
Les échanges se sont ensuite concentrés sur la Chine. Depuis le 10 septembre, les exportateurs européens de porc doivent verser une caution de 20 % sur leurs ventes en raison d’une enquête antidumping lancée par Pékin. Une mesure qui fragilise lourdement la filière, alors que la Chine reste le premier client du porc français.
Étienne Dalibard, président des JA 53 et éleveur porcin à Montjean, a rappelé l’impact concret pour nos exploitations : « Pour un élevage de 200 truies, 4 centimes de moins sur le kilo de porc, c’est 40 000 euros de perte par an. Aujourd’hui, nous sommes à 1,66 € le kilo alors qu’il nous faut 1,81 € pour atteindre l’équilibre. Et les charges, elles, ne baissent pas ».
Réforme de la PAC et concurrence ukrainienne
Concernant la PAC 2023-2027, Florent Renaudier a reconnu que le nouveau cadre avait permis un rééquilibrage après une période difficile pour les éleveurs laitiers : « On va dire que tout le monde y trouve son compte en Mayenne. Mais quand on parle PAC, je préfère qu’on parle d’aides et non de revenus ». En moyenne, un élevage mayennais touche environ 27 000 € d’aides PAC sur cette période.
Autre sujet de préoccupation : l’Ukraine. Les représentants de la FDSEA 53, des JA 53 et de la Chambre d’agriculture ont dénoncé une concurrence déloyale, notamment sur le marché des œufs. « Ces produits ne respectent pas les mêmes critères que nous devons appliquer en France. Pourtant, ils envahissent le marché », avons-nous souligné.
En réponse, Valérie Hayer a indiqué que la Commission européenne s’était engagée à mettre en place des clauses d’ici 2028 pour que l’Ukraine respecte les mêmes normes que les autres pays européens.
