Après la visite du Président Lula la semaine dernière à Paris, les récentes prises de parole du Président Macron laissent les éleveurs dubitatifs… Le Président qui, jusqu’à lors, refusait clairement l’accord issu des négociations entre l’Union européenne et les Etats du Mercosur, se dit prêt à envisager une ratification cette fin d’année…
En effet, lors d’un entretien avec une chaine télévisée brésilienne le 6 juin dernier, le Président Macron s’est dit prêt à accepter la signature de l’accord cette année, en cas d’intégration des clauses miroirs ou d’une clause de sauvegarde.
Et pourtant… l’accord conclu en décembre dernier intègre déjà une clause de sauvegarde… Celle-ci est de l’aveu de tous les experts, totalement inopérante, et impossible à mettre en place…
De plus, les négociations étant terminées, difficile d’imaginer qu’elles soient réouvertes pour y intégrer d’éventuelles clauses miroirs. Celles-ci n’ont d’ailleurs pas fait l’objet de négociation avec le Mercosur, de l’aveu même d’Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne en charge du commerce international.
Et peut-on réellement espérer un engagement non contraignant des pays du Mercosur sur le respect de normes européennes… alors même que la Commission européenne constate déjà, à chaque contrôle, le non-respect de la seule mesure miroir existante : l’interdiction de l’usage des hormones ?!
Pour Patrick BENEZIT, Président de la Fédération Nationale Bovine : « L’urgence est là. Il est illusoire d’imaginer que l’accord pourrait encore évoluer… Les éleveurs bovins l’affirment, tous comme les Parlementaires français : cet accord est un mauvais accord pour l’agriculture française et européenne ! Aussi, nous demandons encore une fois au chef de l’Etat de s’opposer officiellement à la scission de l’accord, et de faire alors valoir son droit de véto contre sa ratification »