Les élus du bassin de la Vilaine n’ont plus que quelques jours pour s’exprimer sur le projet de révision du Sage (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux) Vilaine, document de planification de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques à l’échelle de la rivière et de ses affluents.
Selon l’analyse du document réalisée par les chambres d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, plusieurs règles proposées par le Sage sont sources de tensions. A commencer par une interdiction d’utilisations phytosanitaires sur la culture du maïs. Autre sujet cristallisant, celui de l’interdiction d’aménagement en zones humides. Cela concernerait autant les collectivités que les agriculteurs, également révoltés par un manque de volonté de renforcer les actions contre les espèces envahissantes (ragondins et jussie notamment), pourtant nuisibles à la qualité des milieux aquatiques. Quant au volet quantitatif, l’encadrement de la création de plans d’eau plus drastique que la loi et l’interdiction de nouveaux prélèvements en basses eaux, sans distinction, restent un non-sens aux yeux de la profession. Des agriculteurs en prise avec des épisodes de sécheresse plus fréquents, et où la stratégie d’affouragement demeure à la bouche de tous…
Pour Florent Renaudier, président de la FDSEA53, certains élus n’ont pas encore intégré les appels à l’arrêt de la surtransposition des normes. « A croire que la Cle du Sage Vilaine est totalement étanche aux messages visant à alléger la charge réglementaire des agriculteurs, pour nous permettre de continuer à produire une alimentation de qualité pour nos concitoyens et assurer notre souveraineté alimentaire ! Je suis scandalisé quand j’entends parler de durcissement règlementaire sans le moindre début de réflexion pour financer cela… Imposer par exemple le désherbage mécanique du maïs, c’est non seulement augmenter les coûts de production, c’est aussi induire une baisse du rendement fourrager. Même chose sur l’interdiction des prélèvements d’eau : ces règles ne peuvent pas s’imposer à l’alimentation des cheptels, cela viendrait compromettre la pérennité et le développement des élevages sur notre territoire. Nous mettons en alerte nos élus de la République, il y a urgence qu’ils prennent position ! » Ces derniers jours, maires, présidents de Communautés de communes, parlementaires et préfète ont donc été destinataires des remarques de la FDSEA, JA et de la Chambre d’agriculture sur le projet de Sage Vilaine.
21 communes mayennaises sont concernées par le Sage Vilaine : Saint-Pierre-des-Landes, Juvigné, Saint-Hilaire-du-Maine, La Croixille, Bourgon, Le Bourgneuf-la-Forêt, Launay-Villiers, Saint-Pierre-la-Cour, La Gravelle, Saint-Cyr-le-Gravelais, Beaulieu-sur-Oudon, Cuillé, Saint-Poix, Méral, Gastines, Fontaine-Couverte, Saint-Aignan-sur-Roë, La Rouaudière, Senonnes, Congriers et Saint-Erblon.
